Si son classement par PIB/PPA remonte ces dernières années, en tout début de siècle Madagascar figurait parmi les 5 pays les plus pauvres du monde.
La condition des enfants sans famille y est particulièrement alarmante : sans état-civil, livrés à eux-mêmes, ils vivent des déchets d’une population déjà très pauvre. Ils peuvent être déplacés, vendus, maltraités impunément.
Par ailleurs, la misère monoparentale est immense : les jeunes mères, délaissées par des pères dépassés, se retrouvent sans ressources avec à leur seule charge de nombreux enfants. Elles n’ont d’autre choix pour survivre que de réaliser des corvées harassantes (portage d’eau, de bois), souvent enceintes avec en enfant à babène (mode de portage des enfants africains) et quelques autres à nourrir.
Ce constat a toujours alarmé Charles et Simone Mitsakis, tous deux français natifs du pays. Motivés par une foi authentique en l’Évangile, ils n’attendent pas l’heure de la retraite et débarquent sur l’île en 2003 afin de consacrer le reste de leur vie à ces déshérités. Ils obtiennent l’accord de leurs cohéritiers et font le nécessaire auprès des instances malgaches afin de récupérer une propriété délaissée.
C’est en 2004 que les statuts de l’association malgache Le Village de la Joie sont déposés.
L’action commence tranquillement par le nourrissage de mères et d’enfants dans les villages, puis sur notre site. Se rapprochant des autorités locales et de professionnels malgaches, le couple crée une garderie et la toute première maisonnée pour les orphelins. Suivra une école maternelle, afin de libérer les mamans pour qu’elles puissent travailler dans l’agriculture et l’élevage.
C’est l’émergence de projets agricoles durables sur le Village de la Joie.
Le terrain du village de la joie Antanimena se situe à 30 km de la capitale Antananarivo, mais à une heure de trajet, via 15 km de pistes très accidentées. Il comporte des rizières, quelques petites parcelles cultivables et cultivées, et une grande surface non exploitée faute de possibilité d’irrigation (voir également article Contexte).
Un des enjeux majeurs a été ensuite de convaincre ces jeunes mères de l’intérêt d’instruire leurs enfants plutôt que de les exploiter aux durs travaux des champs.